C’était il y a un an, c’était à Ecuires, la première sortie 2007 officialisant le lancement du projet de l’
Atlas des coccinelles du Pas de Calais auprès des adhérents tentait de les motiver pour participer à ce vaste chantier de trois années.
Qu’en sera-t-’il aujourd’hui, en ce premier jour de l’été à Blingel, lieu de rendez vous d’une sortie organisée avec le Groupe des Naturalistes du Ternois ?
En traversant la départementale pour descendre vers le centre du petit village nous apercevons, attablé à une petite auberge locale, Gilbert Terrasse, responsable du projet, qui attend patiemment son public sous un doux soleil . Exceptionnellement il ne sera pas accompagné de son "second", mais d’une étudiante en stage au GDEAM qui est d’après lui d’une redoutable efficacité pour la prospection des coccinelles. En effet elle a identifié plus de trente espèces en quelques semaines, moi qui n’en suis qu’à vingt en une année ; mes pérégrinations de débutant sont bien terminées mais j’ai encore bien du chemin à parcourir.
En attendant l’heure du rendez vous sur le petit pont qui enjambe la Ternoise, nous avons pu suivre le cheminement d’une
Adalia bipunctata, la coccinelles à deux points, le long des branches d’un noisetier. Puis, devant l’église typique de Blingel un groupe de quatorze participants s’est formé, écoutant les explications sur les techniques de prospection. Un premier pin fut battu, c’est
Exochomus quadripustulatus qui est tombée, on peut l’appeler la coccinelle à virgules.
Plus loin, dans une aubépine bordant un pré, de nombreuses larves de
Théa vigintiduopunctata observées laissaient présager la possibilité de trouver les coccinelles jaunes à 22 points, ce qui fut fait un peu plus tard.
Bien entendu les
Harmonia axyridis ont bien vite été trouvées ainsi que des larves et nymphes ; j’ai pu, maintenant armé de mon année d’expérience, décrire la chronologie de leur développement, œufs, larves, nymphes puis coccinelles.
En chemin
Rhizobius chrysomeloïdes ou Rhysobie des arbres a été trouvée ; puis deux espèces caractérisées par leur couleur commune, une aubaine de les trouver ensemble en un même lieu car elles sont très semblables,
Halyzia sedecimguttata ou coccinelles orange, et
Vibidia duodecimguttata ou coccinelles à douze points, elle aussi orange.
Notre parcours nous a menés jusqu'au jardin d’un adhérent ; là Gilbert était bien décidé à compléter le carré W0208, objet de la prospection du jour avec Calvia et Aphidecta, mais en ce lieu c’est la botanique qui a pris le dessus, et l’on ne parlait plus que de plantes, entraînés par la passion dévorante du maître des lieux.
Cette parenthèse étant close, retour au battage orienté vers les résineux, c’est
Adalia decempunctata ou coccinelles à dix points qui est tombée d’un épicéa, mais ensuite
Aphidecta obliterata ou coccinelle de l’épicéa a finalement été trouvée dans un cèdre.
La fameuse
Calvia quatuordecimguttata a bien voulu se montrer sur le chemin du retour.
Pour terminer sur une leçon de physiologie la sortie s’est achevée sur
Scymnus rubromaculatus qui doit son nom à l’avant du corps teinté de pourpre (du latin rubrus = rouge ou roux) pour le mâle, mais ici c’est une coccinelle femelle qui a été trouvée et celle-ci est entièrement noire.
Bilan de cette sortie, 11 espèces, avec cinq nouvelles pour élever le total du carré prospecté de 13 à 18 espèces, une bonne moyenne qu’il serait envisageable d’atteindre dans chaque carré du département.
En échangeant nos impressions sur ce projet nous avons évoqué le succès relatif de l’appel à participation des adhérents bénévoles. Ce récit de sortie est l’occasion de rappeler que chacun à son niveau peut participer à l‘élaboration de l’atlas des coccinelles du Pas de Calais.
Pour cela il suffit de suivre une ou deux sorties de groupe, demander la clé de détermination et les fiches à compléter puis prospecter à son niveau. Avec internet c’est encore plus facile, il y un lien sur le site du GDEAM
« comment participer à l’Atlas des coccinelles ».Dépêchez vous c’est déjà la deuxième année qui est engagée.